Concept :
Aux environs de 74, en même temps que le cinéma en relief me titillait la rétine et le néo-cortex -je trouvais alors, et la chose m'amuse toujours, que faire des films pour un seul il étaient assez réducteur quant à la perception?
En parallèle à cette passion
pour la vision binoculaire, je m'essayais (sans moyen et sans culture électroacoustique)
à la conception d'un orgue de barbarie électronique dans le but sournois
d'évincer les musiciens.
L'idée en était assez simple, une bille montée sur ressort permettait un
contact qu'autorisait ou annulait un carton perforé identique (standard)
à ceux qui sont utilisés par les orgues de barbarie de facture classique.
Lors d'un de ses voyages sur le continent, mon camarade Alain Forestier,
personnage hybride mi-britanique/mi-françois et de surcroît mathématicien,
me suggéra qu'il était possible à l'aide d'un computeur de remplacer l'idée
mécanique que j'avais de la chose.
Dès lors, jouant les Candides, j'imaginais mes désirs d'une station musicale
se composant d'un ordinateur (en ces temps archaïques la taille d'un ordinateur
après élagage, oscillait entre un immeuble de deux étages et un char d'assaut
de fabrication soviétique.) et de deux moog synthétiseur -pourquoi deux parce
que comme pour l'oeil, pour le son, je préfère la stéréo (voir plus)-
J'imaginais des envolées lyriques de croches et de décibels peints "son
de trompette" partant d'une porté posée comme des fils à haute tension
dans le lointain, à droite sur la ligne d'horizon et qui viendraient s'éteindre
dans un murmure de guitare distordu à 50 cm 5 de mon oreille gauche, non
sans avoir au préalable effectués un looping central environné d'étincelles
de cuivre.
Tous cela resta délire de mythomane faute de subventions, d'aides et surtout
de compréhension (on ne peut désirer ce que l'on ignore). Ce ne fut donc
pas nous qui inventaire la norme midi, ni la France ou l'Angleterre
qui construisirent les premiers ordinateurs personnels musicaux.
Il me fallut attendre le 2 Mars 1984 à 15h 30 où habillé de propre
et rasé de frais, j'ai pu prendre possession contre la somme de 7262 Frs
(dont 33,33 % de TVA) d'un ordinateur MSX Yamaha CX5M pourvu d'une
synthèse F.M.
Pendant plus de deux ans l'ordinateur me prit en possession, j'ai pu écrivant
note après note (sans culture musicale), malaxant, triturant les sons, mettre
un spectacle en place "Feeling Computeur" qui peu à peu c'est
agrémenté pour la scène d'ajout de choeurs et d'instruments. Une partie
de ce labeur acharné (plein de viande ?) devient le disque dont le concept
est une recherche de perfection : "Laissez Des Traces."
Skizo CD 1.
Une partie du reste donne donc .
Je prédis qu'il y aura une autre fournée.
UN PEU DE TECHNIQUE :
Composer ces orchestrations
était très amusant, le chargement et le déchargement en mémoire, se pratiquait
à l'aide d'un lecteur de cassettes audio, et prenait parfois jusqu'à plus
d'un quart d'heures. Lorsque l'on se trompait (error I/O) Il suffisait de
tout recommencer -je riait alors en courant sur un pied dans toute la maison-
mais inlassablement, voir même plus de cent fois, sur le métier, j'ai remis
mon ouvrage -aux heures indus où dès potron minet- sous le sommeil de mon
enfant- dans la répétitivité des séquences, donnant avec quinze ans d'avance
des envies de suicide régressif digne d'une rave thecno- (petite note amusante:
pour chaque écoute de séquence, il fallait reprendre l'écoute du morceau
à son début.)
Le MSX2 avec son lecteur de disquette et sa souris à rendu tout cela obsolète et plus riant.
J'en ai profité pour apprendre le basic, la programmation du Z 80 affin de pouvoir communiquer avec des informaticiens, pas de bol, ceux que
j'ai rencontrés ne comprenait rien à ma demande, voir à la musique en général.
Prétentieux, je voulais remplacer le langage habituel de la durée en musique
(noire, blanche, 64 ème de croche pointée.) par une notation ouvert/fermé
comme sur (on y revient) un orgue de barbarie. Je n'ai donc pas inventé
le "Key Frame" que l'on trouve actuellement dans à peu près tous
les logiciels de musique. Il m'a fallu attendre encore 1990 pour enfin m'en
servir sur ordinateur "Attari", avec le logiciel "Cubase".
Je me suis encore longtemps servi du M.S.X.pour son graphisme supérieur
à celui de l'Atari, et surtout parce qu'il était possible de le contrôler
sur scène à l'aide d'une pédale
Je ne saurais dire si chez moi l'entêtement l'emporte sur la patience, ni
si l'un d'eux est une qualité ou un défaut. Je vous livre donc avec quinze
ans de retard (peu être étais-je en avance ?) :
Titres : J'M.S.X.
Je
M'aime, Je T'aime :(Michelle GELIN-GAURDON), premier
titre composé sur M.S.X. Toute ma jouissance de l'ordinateur est là :
pouvoir créer seul, un morceau de musique que je n'avais jamais depuis 1970
réussi à faire interpréter à des musiciens.
Bureau, Chambre
& Boudoir (Alain FORESTIER-GAURDON)
Lorsque Alain FORESTIER (le même que dans l'histoire ci-dessus.) est kidnapper sans rançon par l'armée
française et employé comme esclave/serviteur au bar de l'engeance gradée,
l'un d'eux plus imbibé que de coutume, se laissa aller à quelques confidences :
"Dans le bureau de mon père il y a plein de cendriers, il les signes
tous". c'était pas tombé dans l'oreille d'un branleur.
Elle S'en
Tape : Les douleurs de l'incertitude sur une suite
d’accord confiée (et sûrement déformés) par Gérard BOURGEAT.
Ça Fait Mâle : c'est normal puisqu'elle s'en tape.
Amour Perdant : Encore un truc injouable qui me vient des années 60.
Le Lamour
Fou : Comme son nom l'indique, la passion à genoux
vous frôle de ses doigts flous.